
La pandémie actuelle, tristement connue sous le nom de COVID19, m’a fait réfléchir à deux fois sur une phrase que je cite souvent, affirmant que “nous sommes tous dans le même bateau”. Mais le sommes-nous?
De sa découverte à Wuhan en Chine, à sa propagation à travers le monde, je ne me suis jamais vraiment senti autant concerné jusqu’à ce que plusieurs cas aient commencé à être signalés dans mon pays d’origine sur le « beau » continent africain.
Depuis le moment où l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a déclaré qu’il s’agissait d’une pandémie, plusieurs instructions ont été données aux gens pour empêcher la propagation du virus, entre autres : l’éloignement sociale (même si je préfère utiliser l’expression « éloignement physique »), lavage régulier des mains utilisant du savon…
Alors que les villes et pays du monde entier commençaient à imposer le confinement à leurs habitants, nous avons lentement commencé à ressentir la gravité de la question, tout comme notre niveau de stress a lentement commencé à se courber vers le haut. Il n’a pas été aussi difficile pour beaucoup d’entre nous de respecter les règles imposées par nos municipalités dans la plupart des pays dits développés, car nous pouvions toujours suivre nos cours ou travailler à domicile grâce à Zoom ou Skype, et facilement acheter en ligne des marchandises qui nous sont livrées à domicile en quelques heures. Pendant ce temps, nous profitons du dernier de notre chanteur préférée sur YouTube, Facebook, Instagram ou Snapchat.
Mais croyez-moi, ce n’est que lorsque mon propre pays a été frappé par les sévères mesures de confinement que j’ai commencé à me réaliser que nous ne sommes pas, à coup sûr, dans le même bateau. J’ai commencé à remettre en question une théorie que je soutenais depuis longtemps. Cela fait maintenant près de deux semaines que les quatre coins de ma chambre sont devenus mon univers, mais rien ne peut être comparé à un confinement d’une journée que certains de mes frères et sœurs doivent maintenant affronter dans ma mère patrie.

Eh bien, il est facile de crier à haute voix que les gens doivent rester à la maison pour éviter de nouvelles contaminations. Je suis d’accord et je soutiens que les gens restent dans leurs maisons. Mais vous rendez-vous compte que je peux facilement le faire dans mon appartement aux États-Unis d’où je reçois facilement de la nourriture gratuite livrée à ma porte grâce à de bons Samaritains dans ma ville? Assez de nourriture pour moi et un surplus pour conserver dans mon réfrigérateur?
Mais je m’imagine chez moi à côté de ma sœur qui doit compter sur une à deux heures d’électricité par jour en ville, le temps suffisant pour elle de recharger son téléphone afin de rester en contact avec un frère en Amérique ou en Europe. Elle ne peut pas se permettre une bonne connectivité Internet pour passer un appel vidéo en direct avec moi sur WhatsApp, mais elle s’assure toujours que je reçois des nouvelles de la maison, me faisant savoir comment tout le monde va.
Pensez à ma mère qui doit passer sa journée à la maison à cause du confinement mais elle ne peut pas se laver les mains au robinet car soit il n’y en a même pas dans l’enceinte, soit cela fait des jours que l’eau y a coulé. Comment puis-je lui dire qu’elle doit utiliser du savon à chaque fois qu’elle se lave les mains alors qu’elle n’a même pas assez pour acheter le prochain repas?
Pendant ce temps, les élites du pays discutent plutôt de la manière d’augmenter leurs indemnités de vacances!
En parlant d’éloignement sociale ou physique, c’est facile pour moi car je peux simplement fermer la porte de ma chambre derrière moi et être sûr que les autres occupants de l’appartement feront de même. Avons-nous pensé à ceux dont leur monde entier équivaut à notre petite chambre aux USA ou en Europe? Ce que vous et moi appelons notre cuisine est un lieu d’habitation pour une famille entière de sept personnes dans d’autres parties du globe, n’est-ce pas? À quoi ressemblera leur éloignement physique ou social? Et quand est-il des sans-abris dans nos villes cinq étoiles?
La question que je me pose est la suivante: ”Sommes-nous toujours vraiment dans le même bateau? Ou plutôt, avons-nous vraiment été dans le même bateau une fois? Si oui, que s’est-il passé? Qui est le capitaine de ce bateau à qui nous pouvons avoir l’assurance du voyage sur lequel nous nous sommes embarqués?
Une fois de plus, cette crise mondiale vient nous rappeler à quel point le monde a toujours été inégal mais expose également notre cupidité. Nous dépensons des millions de dollars pour assister à des conférences et des sommets de haut niveau pour discuter des problèmes mondiaux tout en séjournant dans des hôtels de luxe, pour arriver à un texte long qui peut à peine être lu ou compris par le commun des mortels, ceux qui sont les plus concernés par les problèmes rencontrés par notre humanité. Des documents, programmes et politiques qui finissent dans des classeurs des étagères entièrement vitrées de nos bureaux ou dans des articles de journaux que nous lisons aujourd’hui et déchiquetons demain.
COVID19 est un vent qui souffle pendant une saison, et même s’il peut rester pendant un long moment, il passera sûrement. Mais nous vivons un virus plus mortel que COVID19, appelé “INÉGALITÉ”. Qui s’en soucie? Qu’en est-il des pays riches qui pillent les ressources des pauvres? Est-il vrai que seulement une centaine d’individus dans le monde possèdent environ 90% des ressources mondiales?
Alors la prochaine fois avant de me demander de transmettre le message à mon monde sur la façon de faire face à la prochaine crise, rappelez-vous que
“Même si nous flottons sur le même océan, étant secoués par la même tempête, nous ne sommes pas dans le même bateau. Certains sont dans des navires, d’autres dans des pirogues, d’autres dans des sous-marins et d’autres encore nagent à peine”.
Prince M.
Rosalie
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